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LE PIRE ET LE MEILLEUR
par Baudouin Bollaert (1)

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union ont attendu longtemps avant de porter l’enfant sur les fonts baptismaux.  Maintenant, c’est fait : l’ « Europe à la carte » a reçu la sainte onction à 4 heures du matin, le 23 juin 2007, à Bruxelles.
Il serait plus juste de l’appeler l’Europe « self-service », en anglais dans le texte, puisqu’elle ne concerne surtout qu’un seul pays : le Royaume-Uni. Mais qu’importe : la brèche s’est élargie et tout le monde va pouvoir s’y engouffrer.
Pour le pire ou le meilleur…
Déjà à l’extérieur de la zone euro et de l’espace Schengen, la Grande-Bretagne s’est mise à l’écart de la Charte des droits fondamentaux et a obtenu une dérogation permanente en matière de coopération judiciaire et policière.
Tony Blair voulait mettre son pays « au cœur de l’Europe ». Il est sur le bas côté. La place n’est pas forcément mauvaise pour attraper le train en marche, au cas où… On regrettera simplement que la seule ambition du Royaume-Uni soit de jouer les passagers clandestins ou les empêcheurs de tourner en rond.
Pour un Européen convaincu, épris d’unité et de solidarité, l’ « Europe à la carte » ou l’ « Europe self-service » est une horreur. Comme dans une supérette, on prend ce dont on a besoin et on laisse le reste dans les rayons… C’est, a priori, le triomphe du chacun pour soi repeint aux couleurs des « intérêts vitaux » et de l’indépassable « souveraineté nationale ».
Pourtant, chacun ou presque se félicite de l’issue du sommet de Bruxelles. La substance de la Constitution chère à Valéry Giscard d’Estaing et aux conventionnels est sauvegardée. La querelle institutionnelle qui empoisonnait la vie de l’Union depuis le traité d’Amsterdam est  vidée de sa charge explosive. Tout cela ne valait-il pas une petite entorse à l’esprit communautaire ? 
Le pire serait que d’autres pays suivent l’exemple anglais au cours des prochaines négociations sur les perspectives financières de l’Union. Il ne s’agirait pas, cette fois, de demander des dérogations, mais de resserrer les cordons de la bourse. Le budget européen, qui ne représente qu’1% du PNB de l’Union, est déjà ridiculement modeste. Si de gros contributeurs comme l’Allemagne, la France, les Pays-Bas ou la Suède se comportaient aussi égoïstement que la Grande-Bretagne, les négociations seraient, non pas difficiles, mais infernales…
Le meilleur serait que l’avènement de l’Europe à la carte conduise, enfin, à l’éclosion des coopérations renforcées. Durant une dizaine d’années, la crise institutionnelle a servi d’excuse à l’absence de projets simples, concrets et réalisables. Elle a masqué, ce qui revient au même, l’incapacité de certains pays - l’Allemagne et la France en tête - à s’entendre pour jouer les éclaireurs et entraîner leurs partenaires.
Le traité simplifié adopté la semaine dernière à Bruxelles grâce à l’obstination d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy facilite, entre autres, les coopérations renforcées entre les Etats désireux d’aller de l’avant en matière judiciaire, pénale et policière. Ils devront être au moins neuf et les dix-huit autres ne pourront pas les entraver. Voilà une bonne occasion de tester les fameux « noyaux durs » théorisés en 1994 par MM. Schaüble et Lamers !

(1) Membre du ME-F, ancien rédacteur-en-chef du Figaro, enseignant à Sciences-Po et à Paris II, il a publié récemment « Angela Merkel », une biographie de la chancelière aux éditions du Rocher, et « L’Europe n’est pas ce que vous croyez », un livre d’entretiens avec Jacques Barrot chez Albin

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